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maandag 28 april 2025

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10 organisations de santé tirent la sonnette d'alarme : Il est urgent de prendre des mesures supplémentaires pour protéger nos jeunes de l'essor de l'e-cigarette

Une dizaine d'organisations de santé lancent un cri d'alarme collectif à la suite de la diffusion de l’émission d’investigation Pano de la VRT consacrée à l’impact désastreux des e-cigarettes chez nos jeunes.
Cette émission a en effet confirmé une fois de plus que nos jeunes sont massivement victimes de la dépendance à la nicotine via l'e-cigarette. La Fondation contre le Cancer, Kom op tegen Kanker, la Ligue belge de cardiologie, le FARES (Fonds des Affections Respiratoires), le SEPT (Service d'Etude et de la Prévention du Tabagisme), l’OSH (L'Observatoire de la Santé du Hainaut), la Diabetes Liga, la VRGT (Société flamande de santé respiratoire et de tuberculose), tous membres de l'Alliance pour une société sans tabac, ainsi que la BeRS (Belgian Respiratory Society) et la BeLF (Belgian Lung Foundation) sont extrêmement préoccupés. Pour ces associations, « Les enfants et les jeunes ont le droit de grandir sans fumée ni nicotine. Nous demandons aux décideurs politiques de prendre des mesures supplémentaires pour mieux les protéger ».

Bien que de nombreuses initiatives aient été mises en place ces dernières années pour promouvoir une génération sans tabac ni nicotine, la popularité croissante de la cigarette électronique chez les jeunes compromet aujourd’hui ces efforts.

Or, si nous voulons vraiment protéger nos jeunes, il ne suffit plus de les éloigner des formes classiques du tabac. Il est tout aussi crucial de les détourner de l’attrait de la cigarette électronique et des autres formes récréatives de consommation de nicotine. En effet, la nicotine est loin d’être une substance inoffensive : elle figure, aux côtés de la cocaïne et de l’héroïne, parmi les substances les plus addictives. De plus, la dépendance à la nicotine est souvent liée à un risque accru de dépendance à d’autres substances, comme l’alcool ou les drogues. En outre, le cerveau des adolescents n'étant pas encore complètement développé, les jeunes sont beaucoup plus sensibles à l'effet de récompense produit par la nicotine, ce qui les rend bien plus vulnérables à l’addiction. Il est aussi prouvé que la consommation de nicotine pendant l'adolescence peut entraîner des changements permanents dans le cerveau. Et pour la santé mentale des jeunes, la nicotine est pernicieuse : ceux qui vapotent sont non seulement exposés à des troubles de la concentration, mais sont aussi plus susceptibles de souffrir d'anxiété et de dépression.

Et la nicotine n’est malheureusement que la partie visible de l’iceberg : les cigarettes électroniques contiennent bien d’autres substances dangereuses. Les milliers d’e-liquides disponibles sur le marché renferment une grande diversité de substances porteuses et d’arômes, dont l’inhalation régulière peut nuire à la santé. L’e-cigarette demeure un produit potentiellement dangereux, dont les effets à long terme restent encore largement inconnus.

L'industrie de la nicotine s'évertue à nous faire croire que l'e-cigarette n'est qu'une aide au sevrage tabagique ou une alternative plus sûre pour les fumeurs adultes, mais c'est loin d'être le cas. En réalité, les producteurs n’hésitent pas à cibler les jeunes, en utilisant des stratégies marketing agressives et en misant sur des arômes sucrés et des emballages colorés. Une stratégie qui porte ses fruits, selon l’émission Pano. Si nous voulons éviter que davantage de jeunes ne tombent dans le piège de la dépendance à la nicotine, il est urgent de mettre un terme aux techniques de séduction, contraires à l'éthique, utilisées par une industrie de la dépendance qui tente par tous les moyens de se garantir une nouvelle génération d'accros à la nicotine, devenant des clients à long terme.

L'e-cigarette n'est pas une aide au sevrage tabagique reconnue médicalement
Si l’e-cigarette est à bannir pour les non-fumeurs — surtout les jeunes —, elle peut toutefois représenter une option différente pour les fumeurs déjà dépendants. Étant donné qu'il est très difficile pour de nombreux fumeurs d'arrêter de fumer, l'élargissement de l'arsenal des méthodes de sevrage peut offrir une solution à certains d'entre eux. Quand vous vapotez, vous évitez d’absorber des substances comme les goudrons cancérigènes et le monoxyde de carbone, qui sont présentes dans la fumée de cigarette. Contrairement à d'autres méthodes de sevrage tabagique telles que les TRN - thérapies de remplacement de la nicotine, comme les substituts nicotiniques sous forme de patchs, de gommes à mâcher, de comprimés ou de sprays - ou la varénicline - un médicament destiné à aider à l’arrêt du tabac - la cigarette électronique n’est pas considérée comme un médicament que ce soit dans notre pays ou à l’échelle mondiale. Cela signifie, entre autres, qu'elle bénéficie de moins de garanties de sécurité et de qualité que les autres aides au sevrage tabagique. Les organisations de santé recommandent donc de privilégier les aides au sevrage tabagique médicalement reconnues, si possible sous la supervision d’un professionnel de santé, notamment un tabacologue. Ce moyen semble assurément plus fiable et moins risqué que l’utilisation de l’e-cigarette pour réussir à arrêter de fumer.

Il est crucial de bloquer toutes les possibilités d'accès
Les experts le confirment : l'e-cigarette met en péril l'ambition d'une génération sans tabac ni nicotine. Les organisations de santé appellent donc les responsables politiques à, urgement, mettre tout en oeuvre pour fermer toutes les voies par lesquelles les jeunes sont attirés par la cigarette électronique et y ont accès. L'interdiction des cigarettes électroniques jetables et l'interdiction des présentoirs exposant les produits à la vue de tous, récemment entrées en vigueur, sont déjà des pas dans la bonne direction, mais il faut aller plus loin. Il faut, par exemple, mettre un frein à la promotion numérique et au commerce illicite, réduire la disponibilité pour les jeunes, appliquer plus strictement l'âge minimum de vente et prendre des mesures restrictives sur les arômes qui rendent les e-cigarettes particulièrement attrayantes pour les jeunes.

Si nous voulons éviter que d'autres enfants et jeunes soient victimes d'une industrie de la nicotine dénuée de toute éthique, il est impératif d'agir dès maintenant.